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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 22:03

 

 

 Chronique De L'Est De L'Éden

 

 

1980 : Mort de Tito chef de la Fédération  des États de Yougoslavie , une 'diaspora' ethnique créée de toutes pièces dans 'après guerre mondiale où se côtoient  des Catholiques , des Musulmans , des Orthodoxes et sans doutes quelques Juifs et Tziganes rescapés... .

Dix Ans plus tard la montée des Nationalismes est exacerbée entre Slovénie , Croatie ,Bosnie-Herzégovine , Kosovo , Serbie , Albanie , Monténégro . Dans un contexte de ferveurs religieuses et de velléités d'indépendance .

Des  populations cosmopolites , enchevêtrées de part et d'autres des frontières des états membres,  se préparent vigoureusement à la grande boucherie nuptiale des autochtones et des civils en priorité ...;

La Guerre éclate le 5 Avril 92 , jour de la déclaration d'indépendance Unilatérale de La Bosnie-Herzégovine , faisant sécession avec la grande Yougoslavie à majorité Serbe ,  à cause d'un leader assassiné lors d'un mariage selon les uns et de la disparitions multiple d'opposant à une grande Serbie selon les autres ... ; Sarajevo entourée de collines est alors bombardée... ; 

Le siège durera quatre ans sous une pluie quotidienne d'obus de canons et de mortiers lourds , de balles de snippers et de cris d'enfants... ; Coupée de tout , les habitants devront vivre sans eaux ni chauffage , ni électricité,ni vivres et médicaments que ceux fournis par les ponts aériens de la Croix-Rouge et de l'O.N.U. comme à Berlin presque quarante-cinq ans plus tôt....; 

L'histoire se dédoublant étrangement parfois ,Sarajevo sera le Beyrouth d'un jour sans fin de vendettas répétitives entre Musulmans bosniaques ,Orthodoxes serbes  et Catholiques Croates  minoritaires selon les différents quartiers avec les haines et les alliances du moment...; 

Cette chronique commence par un après-midi pluvieux d'une journée d'automne , quelque part dans un quartier 'populaire' du sud de la ville .

 

La Patrouille progressait lentement parmi les décombres : cinq hommes pliés en deux , la peur au ventre , l'eau dégoulinante sur les treillis , leurs casques bleus se détachant nettement sur le crépis marron-jaunâtre des maisons éventrées...;

Quelques heures plus tôt , le commandement leurs avait signalé par radio des tirs intempestifs du toit d'un immeuble . On dénombrait déjà une dizaine de morts , ils avaient l'ordre formel de "régler la question" en tant que représentant du maintient de la paix ... .

Le chef , un néerlandais engagé volontaire , enjambait un poteau électrique à terre lorsque la première balle frôla son épaule .... , immédiatement , il ouvrit le feu vers les fenêtres avoisinantes surplombant la ruelle , suivi par ses hommes dans un bel ensemble de solidarité martiale fait de tirs de riposte en rafales en aveugle ;

La deuxième balle frappa  le Caporal , un malaisien originaire de Schooum   à hauteur de l'avant-bras , il fallait s'abriter à tout prix avant de jouer aux pipes en plâtre  . 

Ils pénétrèrent  au pas de course dans le jardinet d'un des rares pavillons encore en état .

La porte en bois à moitié vermoulue vola en éclats sous les coups de bottes ...; ils s'engouffrèrent à l'intérieur enfin à l'abri des 'shot' meurtriers .

La pièce basse , centrale était sens dessus-dessous : chaises renversées ,vaisselle éparse , matelas éventrés, tiroirs de commode, au contenu bigarré ,fracassés au sol , rien que de l'ordinaire. 

Un escalier en bois à la rampe désossée menait à l'étage . Tandis qu'on prodiguait les premiers soins au blessé , Aronowicz, un polonais naturalisé canadien , originaire d'Ottawa  entrepris l'escalade des marches , le fusil-mitrailleur collé à la hanche , le doigt crispé sur la détente , sa sueur  le faisant larmoyer...; Il déboucha dans un couloir mansardé  au planché encombré de détritus , jonché de déjections de toutes sortes . Il avançait à pas mesurés , l'oreille tendue à rompre , dans un univers crépusculaire où seule le martèlement  régulier de l'averse sur les combles l'attachait aux vivants . La première chambre était vide à part un sommier métallique renversé , une cage à oiseaux, bariolée de rouge cerise et vert concombre, avec son dôme d'église russe en piteuse état suspendue à sa chaîne...; 

Quelques mètres plus loin , le canon de son arme pointée en avant , précédant sa silhouette massive, il entra dans une autre pièce et se figea sur place : deux cadavres assis à même le sol , le dos appuyé au mur , lui faisaient face . Des morts , on en voyait tous les jours , mais la , le macabre étalait son opulence...; -" Bon Dieu ! hé vous autres,venez voir !!!..." . Il fût rejoint par , le fusilier responsable  des explosifs , un ancien des forces spéciales à Belfast ...:

-" God bless us, poor children...!" .Ils se retrouvèrent bientôt , tous réunis , debout en demi-lune , autour des cadavres. Le soldat  Blanchet originaire de Maubeuge s'accroupit et alluma une cigarette cherchant une réponse dans des yeux  dépourvus d'étincelles , fixant un horizon bien au-delà des limites de la ville . 

Il s'agissait d'un jeune homme et d'une jeune fille à peine sortis de l'adolescence . On les avait déshabillés à moitié et attachés ensemble avec du fil de fer barbelé ; On leurs avait également lié les mains gauches l'une sur l'autre  avec de la mauvaise ficelle de cuisine , tranché l'annulaire et le petit-doigts qu'on avait enfoncés  dans leurs bouches , puis on leurs avait tiré un balle dans la tête à chacun , de face , en plein front ,à bout portant , leurs cervelles maculant  l'espace clos .

Leurs effets personnels s'étalaient à leurs pieds ,on y avait à peine touché : une montre fracassée , des boucles d'oreilles arrachées du lobe , quelques vêtements , des livres , des dessous féminins , une valise de carton bouilli , un sac à main en plastique transparent bleuté , une trousse de toilette , un cahier d'écolier aux pages déchirées , à la calligraphie bien ronde , presque poupine , et un petit carnet de notes en cuir noir ...toute leurs vies en quelques pages .   Une vapeur nauséabonde s'agglomérait en masse compacte, presque tangible , au ras du sol .  Elle semblait adhérer  aux membres à chaque déplacement d'air . Unis ,malgré eux , comme témoins à ces noces de chair , ils en oubliaient presque la guerre... . Le sergent s'accroupît à son tour et ouvrit le calepin de ses mains malhabiles , en deux ans , il avait appris à parler la langue du cru , il lu à haute voix pour ses camarades:

 

"Dans les douceurs extrêmes

de soleils éphémères 

jaillit de cent mille gouffres

de ta terre écorchée

le feu aux mille éclats

que tu laissas sans toi

un jour s'échapper

comme des notes de couleur 

 

Homme fée

saveurs de mon ombre

qui porte

comme une femme en son sein

porterait un enfant

des caresses de cristal

magie insaisissable

 

Écoute mon histoire...

elle dit d'une caravelle

qui embrassait la mer

illuminée d'un ciel

qui enflammait la terre

en écoutant le vent

les rêves inaudibles

de ces lieux oubliés

répétitions noires et blanches

qui sucent la sève de l'âme

 

Et aussi saveurs rances

qui vous restent en travers

à force de la gorge

à force d'eux

à force...

de penser les maux

d'éclats de rires

en éclats de peur

 

Restait un vieux bateau

rongé par les eaux troubles

n'osant plus naviguer

il craignait sa tempête

 

Amazone déchue

dans l'ambre de son glaive

j'ai assourdi mes sens

et j'ai violée ma vie

les élans créateurs

je les ai bâillonnés 

pour mieux me regretter

 

Par des chemins arides 

j'ai voulu enterrer

ma seule destinée

Je me voulais mouette

pour pouvoir m'envoler

et j'ai coupé mes ailes

et j'ai renié mon nom

Invisibles mirages...

Indicibles mystères 

aux multiples naissances 

toujours inachevées

 

Vous , torpeurs indécentes

perfides illusions

je vous tue au présent

du fond de vos entrailles

du fruit de mes entrailles .

La peur de mon être

part cette nuit en fumées

avec la lune blanche...

J'ai rêvé de ma mort

de cette soeur sereine

qui s'étreignait en moi .

 

Cette Nuit 

mes ténèbres s'allègent ,

J'ai rêvé d'une fleur

et je suis une enfant

et je suis mon enfant

qui n'est pas encore né...

Et déjà je suis femme

en qui la vie s'épanche

et se penche à la vie .

 

Cette Nuit...

Je n'ai plus peur ."

 

L'averse était de plus en plus forte , personne ne parlait.... ; 

Dehors , Le tueur  embusqué sur un toit , héros nationaliste ou fou de Dieu , les deux peut -être , jouait au 'Créateur'  en quantifiant ses victimes selon son bon plaisir; Le seul juif-Arabe du groupe ( et peut-être même de la terre entière) rompit le cercle , il fît trois pas en farfouillant dans ses poches dont il sorti un gros marqueur noir , tout le monde  le regardait.....; Il écrivit , en lettres maladroites ,  sur le mur opposé aux cadavres quelque chose qui lui échappait :

-"Malgré les nombreux martyres , les Houris du Paradis sont toujours vierges..., les serbes sont orthodoxes quand les corbeaux croassent et ma grand-mère juive athée vous emmerde! ,comment peut-on faire ça à ses propres enfants , comment!?"

Ils sortirent un par un , à reculons . Le Sergent laissa son marqueur dans la chambre , il quitta la pièce en dernier .Il s'était peut-être écoulé une demi-heure...., l'éternité dans un verre d'eau .

Pour une fois , ils avaient un manda  en bonne et due forme leurs donnant  le droit de riposter

"en trouvant une solution adaptée , propice au maintient de l'ordre Public"  .

Le sergent  leurs intima l'ordre de ne pas bouger , il refît l'ascension  et balança dans la chambre 

une grenade incendiaire à fragmentation.....: il ne fallait surtout pas risquer un incident diplomatique .

À l'extérieur , la pluie avait pris des allures de Mousson .

 

 

 ImageITZ

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 20:08

Versets Onirique 12

 

 11 Novembre 21H15 (Seule Bombay....)

 

La nuit éclairait sa nuit..... . Elle avait  longuement dansé dans les vapeurs d'épices : santal ,curry , coriandre ,  menthe , safran ...et aussi dans la saveur un peu âcre , douceâtre ,des bûchers funéraires ,  se consumant la-bas , le long du fleuve , imprégnant l'air lorsque le vent tournait .

L'Inde était un pays vous sautant à la gorge pour y planter ses crocs en urinant sur vous : un mélange de rage folle aux rituels ancestraux  et aux 'modernités' apparentes , Bombay en était une synthèse...: Moyen-âge et buildings . 

Cela faisait maintenant presque trois semaines qu'elle côtoyait le 'Karma' de cette ville : on l'acceptait d'emblée où la folie vous rongeait lentement les sens s'insinuant jour après jour dans tous les pores de votre peau . Elle avait consenti à cette mission d'un mois , tout frais payés par son journal , laissant derrière elle deux filles chez la grand-mère, un époux en déplacement à Vienne , le reste à l'avenant : quinze ans de vie commune dont trois ans de passion , cinq de cohabitation , le temps qui passe et l'équation "maison , argent , ennuie , enfantement , étouffement".

Elle logeait dans une vieille bâtisse de l'époque coloniale transformée depuis peu en hôtel de première catégorie : salle de bain à l'étage , murs aux panneaux en bois d'acajou dans les chambres ,tentures et lustres de cristal dans le halle d'accueil ,  avec en sus , du mobilier d'époque dont un fabuleux lit à baldaquins pour y dormir à son aise où s'abandonner à coeur-joie aux siestes crapuleusement lascives : un rêve de Maharanie désargentée , dédié aux batifolages .

Ce cadre aux charmes désuets empreints de nostalgie l'avait séduite quasi-naturellement en réponse à ses aspirations profondes du moment :  se sentir vivante , s'amuser , s'adonner à la langueur et surtout , à cette envie démesurée de sexe trop longtemps réprimée... .En cette saison , elle était pratiquement une des seules femmes à occuper les lieux à part quelques hommes d'affaires en goguette avec , le must , une équipe de reporters de C.B.S.-News , anglais et australiens essentiellement de la gente masculine : une bénédiction pour sa soif ... . 

Elle avait jeté son dévolu sur  deux beaux gosses un peu fats parmi ce sérail de mâles ; elle s'était invitée à leur table.... ; ils avaient ri copieusement et bu encore plus avec elle , avant de se laisser  entraîner dans sa chambre ; Là elle avait joui sans retenues comme un continent en se faisant prendre en sandwich ; leurs pénétrations simultanée par devant et par derrière l'avait conduite vers un Nadir qu'elle ne soupçonnait pas : sa frénésie orgasmique était telle , qu'elle avait happé l'air à grande goulée dans l'espoir d'une verge absente qu'elle aurait souhaité engouffrer dans sa bouche , entre ses lèvres , sa langue en conduisant lascivement le dard jusqu'au fond de sa gorge pour se délecter du fluide laiteux au goût d'amande amer un peu rance .

Dans sa jouissive déliquescence  , elle avait imaginé un seul et même partenaire aux sexes multiples , une manière comme une autre de se sentir légère..., intègre . Elle avait continué sur sa lancée multipliant les expériences avec le reste du "cheptel" selon son humeur ,  jour après jour, dans cette atmosphère si particulière à Bombay où sa volupté charnelle enfin libérée, la rendait de plus en plus belle .

Elle avait presque épuisé par ses fougues érotiques , son équipe de "rugbyman-farmer".

Cependant , il y' avait  dans cette faune une égnime , presque un mystère pour elle :  Hérold Fartweet ! . Il s'agissait d'un chroniqueur anglais du Times , de solide réputation , un rouquin à lunettes aux moustaches en brosse à qui l'on prêtait des moeurs de pédéraste ; On le disait vivant seul à Londres avec sa mère en compagnie d'un lévrier afghan et délestant les femmes de leurs idées préconçues à l'égard des tabous sexuels...; En tous cas , il ne lui avait pas adressé la parole depuis le début du séjour , pas même un sourire. Il s'était contenté jusque là d'une observation discrète à son égard , avec une certaine condescendance pas très loin du mépris , posant son regard sur elle les quelques rares fois où il levait le nez de son whisky sans glace ou bien de la lecture assidue du New-Daily-times ou du Bombay-Spider-Chronicle .

Une fin d'après midi alors qu'elle revenait du quartier des mendiants pour son étude sur l'urbanisme et la socialisation , elle s'était brusquement sentie défaite , froide à l'intérieure malgré la chaleur ambiante presque tangible 'physiquement'.... . Dans cette cité , les vivants et les morts se mélangeait parfois étrangement aux miasmes des esprits agités , un ballet fantasmagorique de visions fugaces, passé et présent bizarrement entremêlés , fleurtait  dangereusement avec votre inconscient .

Elle était entrée dans un de ces nouveaux 'Coffee-shop' ultra-kitsch pour touristes argentés qui fleurissaient sur les places comme les coquelicots sur un terrain-vague ; À l'intérieur , s'entassaient pêle-mêle  les rescapés des heures précédentes , vainqueurs et vaincus .

Tandis qu'elle avançait ,son reflet la harcelait dans une longue série de glaces montant jusqu'au plafond , à n'en plus finir . Elle s'assît finalement au bar , tournant le dos à la salle . Vêtue d'un sarrau écarlate fendu à la hanche , elle attisait des regards qu'elle devinait s'attardant sur ses jambes aux reflets moites à cause de la transpiration...

.Elle avait commandé un thé qu'on lui avait servi bien chaud , sucré , avec empressement . Elle avait rajouté du citron , remis encore un peu de sucre, touillé avec la petite cuillère et pleuré avec ses yeux . Le thé s'était refroidi dans la tasse.      

Hérold , assis à une table dans un recoin , l'observait à la dérobée ; à la voir se répandre ainsi ,il pressentait en elle un bonheur massacré à grands coups de cernes noirs sous les paupières ... . 

Il lui fallait faire quelque chose . Il se leva son 'drink' à la main et vint se placer dans son dos.... .

Elle se retourna pour lui faire face , les yeux dans les yeux , elle avait vu son visage dans la glace .

- elle :"tiens notre célébrité locale , vôtre cravate est de travers , et vôtre costume  'Prince-de-Galle" est à chier.... "

- lui:"Je vous remercie pour ces compliments...joli sens du raccourci ! Je vous offre un verre  si

vous permettez ? Vos paupières sont humides et mon gosier est sec !..."

-Elle : "Quelque chose de fort ! je peux ?"- Lui:"Tout ce qui vous fera Plaisir....!"

-Elle :"Alors un double whisky et de l'eau plate ...je suis victime du Syndrome Indien ..."

-lui:"Je ne croîs pas ....vous n'êtes pas assez folle ! Je dirai plutôt la magie des Indes , un peu sournoise , ça s'explique... :Bombay est un arbre vénéneux dont les fruits sont parfois si beaux qu'on en omet les racines ... mais on s'y habitue , vous verrez...!"

Elle croisa et décroisa ses jambes , puis les re-croisa affichant un drôle de petit sourire en coin à son intention ; elle avala d'un trait sa boisson se passant la langue sur les lèvres .

-lui : Prenez en un autre ....vous en avez besoin...!

Vous savez ...ce pays vous ronge lentement comme une gangrène  ....: ces castes et ses sous-castes avec ce mysticisme ambiant , cette frénésie pour le business , cette corruption des miséreux dans leur survie , la prostitution infantiles , la drogue et l'opulence..., la pollution , la saleté , les Maharadjas et l'Inde éternelle...., tout ça vous monte vite à la tête...., ici , pensez vous ne sert rien , sauf vous détruire....! ;

Il n'y a qu'une chose à faire , tout accepter où reprendre en vitesse le premier avion qui décolle !"

Elle :" Eh bien...vous me réconfortez !!!...j'ai bien fait d'attendre que ,vous m'adressiez la parole...! ,

Allez ! buvons ! Garçon ...! la même chose et cette fois c'est moi qui régale ; Je reviens des bas-quartiers , ça m'a vidé...oublions.... !", vous m'êtes sympathique....!."

-Lui :"Je vous sens bien lasse où un peu trop frivole....au choix ! vous aussi vous m'êtes sympatique ...!"Il accompagna ses mots en lui posant doucement les mains sur ses épaules à présent dénudés , elle ne broncha pas ; il s'enhardit à lui masser la nuque avec des gestes aussi précis que délicats , elle se laissa faire... . Ses cils longs et recourbés dissimulaient l'éclat de ses prunelles . Elle devenait amnésique à tout sauf à ses mains s'attardant sur son cou , descendant peu à peu vers ses épaules , son dos , ses bras...; La pression de ces doigts agiles la parcourant éveillait en elle une bouffée de sensualité brute : elle avait soudain envie de ses mains partout sur elle , en elle , plus onctueusement , plus profondément , un besoin immédiat ...! .

Elle lui saisit celle s'attardant sur sa hanche et la pressa contre son ventre puis la guida vers le haut de ses cuisses lui laissant deviné sous  l'arrondi du pubis, à travers l'étoffe , des lèvres   gorgées de moiteurs intimes , chaudes , palpitantes . Elle se tourna à demi , ouvrit sa pochette de cuir blanc et déposa un billet de cent roupies sur le comptoir . Elle se leva en lui enserrant fortement le poignet ,entre son pouce et son index qu'elle avait long ,avant d'y refermer les doigts: un geste de possession .Elle vrilla son regard au sien . Remarquant la buée sur le bord des verres à lunettes à monture épaisse ,  elle lui sourit en ajoutant... :-"Allons prendre l'air voulez-vous !?..."

Elle l'entraîna dehors à sa suite sans aucuns souci d'une quelconque décence .

À l'extérieur , ils hélèrent un 'tuk-tuk' , sorte de rilksaw motorisé, plus véloce que les taxis dans les ruelles étroites et nombreux à circuler à cette heure déjà un peu tardive, elle était impatiente 

Dés qu'il stoppa , ils s'engouffrèrent à l'arrière, avec précipitation ,sur la banquette de simili cuir .

Elle eu tout juste le temps de lancer , à la volée au chauffeur , usant en anglais de son meilleur accent , l'adresse d'un de ces nouveaux hôtels du centre , aseptisés à "l'américaine", avant que 'son chroniqueur' ne l'embrasse furieusement , doigts fébriles , chair contre chair . Elle reprît son souffle en le repoussant parce que leur pousse-pousse mécanique ne démarrait pas et que le rétroviseur indifférent lui renvoyait l'image d'un visage furibond et de deux billes noires désapprobatrice fixées sur leur ébat : il allait y avoir palabre , Zut !....

- chauffeur (en anglais approximatif ):"ça pas bon vous savez ...! :vous tenir correctement dans taxi à moi ou pas faire course , hein !? Moi Bengalie et femme Pakistan ,pas bon pour religion,  vous comprenez moi , hein !? ...." Hérold se dégagea des bras de son "aimée" et intervint.... : 

-Lui:"Écoutez ' mon vieux' ! ,ici nous ne sommes ni tout à fait dans un espace public , ni tout à fait dans un espace privé !... , alors sans vous offensez , trouvez-moi une sourate adaptée à notre situation parce que moi aussi je l'ai lu le Coran.... nous sommes fiançés voilà tout  et pressés de nous retrouver après une longue séparation...,  ça vous va comme ..." Elle venait de lui plaquer la main sur la bouche .

-Elle :"Excusez nous Monsieur ! Je suis vraiment désolée de notre manque d'égards ....; si vous nous conduisez , je double la course . Si vous n'y voyez pas d'offense , bien sur !.."

-chauffeur (en anglais fluide ):"Bon ! c'est d'accord : Allah n 'a rien contre homme qui nourrit honorablement les siens et contribue au bienfait de tous....alors en route !"

-Lui:"Vous ne manquez pas d'air ...c'était quoi ce numéro....!?"

-chauffeur (leurs souriant de toutes ses dents) :"Je vous avait vraiment pris pour des touristes !... ;  Avec eux , sans compter les fauchés , pas moyen discuter le prix  pour s'entendre...: une vraie calamité pour nous autres indiens....;  nous sommes un vieux peuple civilisé et nous aimons discourir...; vous , ça se voient que vous n'êtes pas comme eux , vous m'avez compris tout de suite.....je vous conduis , mais uniquement des baisers hein ! j'ai une réputation... ."

Ils se mirent enfin en route vers leur destination en s'embrassant  moins copieusement : au fond le  'Tuk-tuk-man' s'en foutait et le reste du monde aussi....;

Le rilksaw les déposa sur la colline de Malabar ,upside de la Mégapole , au pied d'un hôtel de luxe façon Las-Vegas ,  dominant le golfe et l'embouchure des fleuves dont les eaux saumâtres alimentaient l'océan .

Grâce  à leurs cartes de presse , ils louèrent une chambre  pour la nuit , sans réservations . Ils se retrouvèrent enfin seuls dans un appartement spacieux du treizième étage avec frigo,mini-bar, salle de bain et air conditionné....avec,le must ,une télévision satellite couleur. 

Elle esquissa un pas de danse en lui tournant autour , puis l'enlaçant  , elle lui passa la pointe de sa langue rose sur le bout du nez , dans les narines puis sur la bouche et le menton avant de s'allonger à même le sol sur la moquette épaisse . En relevant le bas de son sarrau , elle lui dévoila ses longues jambes fuselées et la soie stylisée de sa petite culotte adhérente à son sexe déjà gorgé , humidifié de ses essences suintantes :  anticipations du Nirvana espéré....;

Il se pencha sur elle , lui déposa un baiser sur les lèvres , la courbe des épaules , et aspira son mamelon dans sa bouche à travers l'étoffe poreuse ... elle émit un son presque animal...;

Il descendit vers ses cuisses en parcourant son corps de petits coups de langues , continuant jusqu'à ses pieds . Il déchaussa ses sandales en lui embrassant les orteils qu'il engloutit dans sa bouche l'un après l'autre , elle haletait . Pour finir , insinuant sa tête entre ses ses fesses qu'il frottait de son visage , il lissa son pubis de salive avant de darder sa langue si profondément en elle en de long va et vient que ses mâchoires en devinrent douloureuses...elle cria et ses mains se crispèrent sur sa nuque , ses genoux lui enserrant la figure dans un étaux  sous les spasmes successifs du plaisir ....; 

Comme il était à deux doigts 'd'exploser' , il s'agenouilla , faisant rouler son rempart intime jusqu'aux chevilles de la jeune femme . Elle lui prît délicatement sa verge entre ses paumes  et le guida en elle faisant jouer ses sphincters tels une main autour de son gland ....;

il éjacula presque immédiatement tandis qu'elle lui griffait le dos jusqu'au sang ... .

La lune poursuivait sa course , allongés l'un à côté de l'autre , ils partageaient le même souffle sans rien dire , leurs corps entrelacés .Vu d'en haut , on aurait dit quelque effigie ancienne représentant la dévotion d'un fidèle à sa déesse de pierre : Aphrodite peut-être ou bien Shiva : à part eux-même qui aurait pu le savoir... . 

Le jour se leva , elle était debout , nue , regardant la ville étalée à ses pieds ; Il la rejoignit sans bruit , colla sa bouche sur sa nuque dégagée et murmura à son oreille :

-:"Regarde..., regarde encore , voilà Bombay !...; C'est l'Inde qui nous découvre , elle s'empare de nous à notre insu et nous répand sur sa terre comme les eaux sacrées du Gange... ."

Il accompagna ses paroles en s'enfonçant en elle , doucement , par derrière , en profondeur.... ; Ses doigts à elle , crispés sur sa moustache entachée de nicotine par l'abus de tabac bon marché , elle prononça d'une voix rauque à demi-voilée par la montée du désir:

-"Je suis cette terre sacrée , j'absorbe tes eaux fertiles et j'ensemence le fleuve...."

Il avait joui en elle et elle avait senti , au-delà du plaisir , ses larmes rouler sur son visage.... ;

Elle avait su alors qu'ils ne devaient pas se revoir.....pas pour lui , ni pour l'autre là-bas, mais pour elle : la folie de tant d'autres n'avait jamais poussé  aussi loin  en elle la passion de se perdre , se dissoudre dans l'absolu jusqu'à la négation d'une hémorragie sans fin .

Ils avaient rejoint la bande en fin d'après-midi ; En sa compagnie , ils avaient éclusé quelques verres à leur invitation . Bien qu'il soit assis à quelques mètres d'elle , elle avait feint une totale insouciance allant jusqu'à rire des plaisanteries grivoises ... ; À l'aide de son index , il avait rehaussé  ses lunettes contre son arête nasale et fixé un point en-deçà , la voyant sans la voir ,comme si elle n'avait jamais existé.... ; Comme elle n'avait pas éprouvé le besoin de se laver immédiatement après leurs multiples étreintes , elle avait commencé à  le détester , et les Indes avec.... .Prétextant qu'elle allait prendre un bain , elle les avait laissés sur place en ajoutant à son intention :"Paris me manque !.....". Ils l'avaient presque tous saluée , même lui ....:

-"Bonne soirée mademoiselle ! , et à bientôt peut-être !....., Saâlam Bombay !" .... . 

 

 

 

 

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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 16:34

Versets Oniriques 11

 

 3 Octobre 22H47 (Amante-Religieuse)

 

C'est la nuit , c'est la nuit et c'est Paris . Les Champs-Élysées sont plus alléchants le soir à la faveur des néons et des lumières tamisées des agences-drugstores  que dans la journée , question d'éclairage .... ; Elle déambule sur l'avenue encombrée par la foule d'un vendredi  au sortir des bureaux . Elle déambule , elle se sent seule , seule comme une femme peut l'être parfois .

Elle a un corps qui rendrait fou n'importe quel mâle . Elle se sait désirable mais non désirée à l'instant présent . Elle sait la  douceur de son sexe  volontairement nubile .... . Elle voudrait être ailleurs , oui !  ailleurs et être une autre , très loin , mais surtout pas elle , pas ici , pas ce soir . 

Ses pensées l'encombrent , se bousculent , elles l'épuisent . Alors , elle fait le vide la-haut  , elle lève le nez au vent , elle avance : trois pas ici , deux là , ça n'a pas d'importance . Elle sourit à un étranger qui passe , il se retourne et lui rend son sourire et bizarrement , ça "déclic" dans sa tête . Elle se traite d'imbécile... c'est tellement évident qu'elle n'y avait même pas songé : elle s'ennuie .

Vite , elle se trouve une idée pour y remédier , une idée folle , de préférence :c'est bien plus excitant. 

Elle accélère sa foulée . Un peu plus loin , elle franchit un carrefour et se retrouve là où l'ombre est plus épaisse , les arbres plus touffus , et les passants plus rares . À la lisière des buissons ,

elle remarque d'élégantes dames auprès desquelles des voitures stationnent où s'éloignent furtivement . Elle se lance , elle affecte une moue dédaigneuse , une sorte de mépris doucereux avec un brin d'ironie aux coins des lèvres . Elle ne salue pas les galantes qui l'observent , elle les

dépassent : -"Allez !...., encore quelques mètres ... " se dit-elle .

Voilà , cette fois c'est pour de bon , elle y est ! ... . La tête lui tourne de toute cette orgie d'audace ,

ses jambes la portent à peine , elle a la chair de poule , mais dans l'ensemble , elle donne le change .

Elle pose un pied sur le pavé de la chaussée , l'autre reste sur le trottoir . Elle incline son visage 

de côté dégageant ainsi sa nuque et la courbe de l'oreille : elle sait mettre en valeur son profil ,

sa coupe à la Louise Brooks lui va à ravir ... . Sa jupe courte sous son tailleur , avec le manteau ouvert , laisse entrevoir des bas fumés gris-souris . Ils lui montent à mi-cuisse et adhèrent à sa peau

par un  large élastique aussi ouvragé qu'une jarretière d'antan . Cela l'amuse : c'est tout

aussi efficace que des cuissardes ou des portes jarretelles pour ce qu'elle se propose de faire ;

ça lui donne du coeur à l'ouvrage , comme on dit . L'instinct la guide : déjà elle a levé le bras ,

une main en appuie sur la hanche ,  écartant un peu plus le pan de son manteau . 

Une grosse BMW aux vitres teintées roulant à faible allure ralentit à sa hauteur puis la dépasse en accélérant légèrement . Elle croît entendre des  soupirs de soulagement  et des quolibets incisifs de la part des 'concurrentes' qui baguenaudent un peu plus loin dans une contre-allée .

Elle s'en moque : l' audace ne ressemble pas à de la lavande  propre , on en renifle le fumet  comme un chien ou on laisse  tomber .

La BM fait brusquement demi tour au rond-point et freine en fasse d'elle , échec anticipé... .

Bourdonnement ténu , ronron feutré du moteur , elle s'approche . La glace abaissée côté passager  lui révèle les traits d'un homme d'un certain âge , plutôt 'quinqua' , tempes grisonnantes , teint hâlé ,

dents blanches . Il lui sourit en jetant sur elle un oeil carnassier , en connaisseur !...:-"Bonsoir "

-"Bonsoir. Vous montez ? , j'offre le champagne , c'est pour la nuit ...! , combien...?!"

L'estomac en compote , elle ne flanche pas . Elle monte et répond tout à trac :"D'accord pour le champagne , c'est mille euros , sinon deux-cent-cinquante la passe et cent la pipe , mon chou !"

Le type doit-être plein aux As , il ne tique même pas . Il lui ouvre la portière , elle s'assoit :

le culot l'emporte sur un certaine écoeurement qui traque sa conscience , et la trouille aussi .

La voiture s'élance , elle en apprécie le confort : le moelleux des sièges lié à l'odeur du cuir neuf .

Elle se détend , Barney Wilen le saxophoniste passe à la radio , elle se délecte de ses rythmes endiablés . Elle relève sa jupe juste ce qu'il faut pour que gars apprécie ce à quoi il a droit .

Elle porte une petite culotte de soie , très douce à l'épiderme , une chance . Lui , tout en conduisant ,

glisse une main entre ses cuisses et masse onctueusement la boursouflure qu'elle lui dévoile ,

ça l'excite pas , ça l'électrise . Elle mouille , celui-là en aura pour son argent et même un peu plus... .

Elle aimerai lui laisser un souvenir impérissable , que dans la jouissance il soit totalement à sa merci ,sinon , qu'il crève ce porc ... . Elle ressent à cet instant une sensualité sans bornes , apanage de son sexe ,qui l'élève autant qu'elle la rabaisse . Ce soir , elle ne sera plus seule à en faire les frais. 

Elle souhaite  assouvir sa soif de puissance : le plaisir des hommes est une drogue dont elle se repaît : cette nuit , le "cul" sera gratuit pour elle . L'automobile ralentit , elle stoppe devant une grille épaisse aux motifs tarabiscotés  dont les panneaux coulissent dans un chuintement feutré . 

Ils pénètrent dans les lieux . La résidence est superbe : des plantes partout , des massifs de fleurs , des fontaines éparses dont l'eau se déverse en cascades dans des vasques de pierre brute .

Il lui ouvre la portière , lui tend un bras pour l'aider à descendre ...: un vrai gentleman.

Ils accèdent à  l'étage par un ascenseur  privé à combinaison vocale débouchant directement dans

les appartements . Des baies panoramiques permettent d'admirer le paysage étendu à leurs pieds :

l'Ile Saint-Louis , la Cathédrale ,  la ville et ses fards . Elle se rappelle qu'elle n'est pas là pour ça .

Son regard se pose sur une bibliothèque massive croulant sous des ouvrages précieux puis revient

sur son hôte , s'attarde , porteur de promesses . Il lui propose de prendre un bain , il ajoute :

-"Pour vous délasser , la deuxième porte à  gauche au fond du couloir . Vous ne pouvez pas vous tromper !". Elle se retrouve en face d'une baignoire ronde à peine plus grande que son studio...:

elle aurait dû demander d'avantage . Elle s'approche du lavabo , se regarde dans le miroir , se tire la

langue puis elle ouvre les robinets à fonds . Elle regarde le liquide s'engouffrer à grande vitesse par le trou à demi-masqué de la bonde . Elle ne se lave pas , elle n'en a pas besoin . Elle se contente d'ôter ses vêtements : les escarpins d'abord , puis les bas .

C'est logique de commencer par les bas : dans ces circonstances , les hommes sont toujours pressés et le haut se palpe souvent à titre accessoire . Elle est nue maintenant . Elle passe sa langue sur un doigt  qu'elle humecte de salive pour relever un cil rebelle .

"C'est  bien moi" se dit-elle ,et elle pouffe , un peu nerveuse , le trac sans doute . Elle referme les robinets , il n'est plus temps de retarder l'inéluctable : après tout , elle est payée pour ,-"En avant !".

Il l'attend allongé sur un lit à damiers , dans la tenue d'Adam . Il bande pour elle , l'ampleur de sa turgescence la flatte autant qu'elle la répugne . Le regard de son 'client ' s'attarde sur ses formes , admiratif ...! . Il l'invite à boire une coupe , une enveloppe est posée sur le guéridon à côté du sceau à champagne  :-"c'est pour vous , comptez si ça vous chante ! Elle :-"J'ai confiance . Vous avez des capotes ?! " ; Lui :-"Sous l'enveloppe !". Elle a de la chance , elle a affaire à un monsieur prévoyant .

Elle aurait pu tomber sur un dingue , un maniaque du rasoir qui lui aurait fait la peau : un peu plus rapide que le sida , plus sale aussi et douloureux... ;

Elle soupèse l'enveloppe , l'écarte , saisie un préservatif de marque japonaise , 'first qualité'.

Elle s'assied sur le lit à côté de la proéminence . D'un coup de dents précis , elle déchire l'emballage

pour en extraire le latex huileux ; il la regarde faire... : il ne peut guère plus sans que son engin explose . D'une main soudain devenue experte , elle caresse son membre du tranchant de l'ongle ,

de haut en bas puis de bas en haut jusqu'au sommet du gland , son corps s'arque , il gémit .

Elle penche la tête , effleure son érection de la pulpe de ses lèvres , de la pointe de sa langue :

c'est une déesse de l'amour , une technicienne hors pair plus qu'une "pro", normal , ça la fascine...;

Elle décide de ne pas le faire languir plus longtemps . Elle enfile le sexe masculin dans le latex puis  en un coup de hanche , se retrouve empalée sur cette virilité qu'elle chevauche . Elle le prend ainsi

sous son ventre , ondulant d'avant en arrière en rapides mouvements sinueux du bassin . 

Il halète , grimace , enferme ses hanches à elle dans ses paumes , les doigts crispés dans ses chairs autour de sa taille . Une dernière ondulation le secoue et il répand sa semence  par saccades .

C'est fini...elle est déjà sous la douche , comme dans un rêve . Un peu plus tard , habillée de la tête aux pieds , les cheveux encore humides , elle sable le champagne . Tout en trinquant , elle se dit qu'il n'est pas nécessaire de se prostituer pour  être une pute ; elle le savait déjà : dans son genre ,

elle serait plutôt une alchimiste des sens où une acrobate de cordes raides .

L'homme s'est montré très prévenant , il la laissé partir avec la promesse de la revoir bientôt , elle plus qu'aucune autre ... ; Il lui a donné sa carte et appelé un taxi . En bas de l'immeuble , elle se trouve lasse sur le trottoir . Le macadam est chagrin sous la bruine , sans doute la résultante d'un épuisant combat entre le corps et l'âme . Le taxi arrive , elle monte :-"Bonsoir , je voudrais me promener dans Paris , ensuite déposez-moi devant ma porte !". 

Elle claque la portière , le taxi  l'emporte : s'il ne s'était pas trouvé là , elle aurait peut-être jeté les billets dans le premier égout venu et  suivi la Seine à  pieds pour rentrer chez elle .

En chemin , dans le crépuscule de son insomnie , elle revoit un visage emporté par le temps...;

Elle aimait alors poser  sa nuque sur cette épaule en écoutant du blues dans ce petit café où il venait si souvent pour l'attendre ; Un soir dans son absence trop longue , elle avait suivi deux adonis gravant avec eux dans son corps les sceaux de Babylone pour ne plus revenir .

Le taxi fatigué l'extrait gentiment de sa rêverie ...:-"Je vous dépose bientôt où vous continuez la ballade ?!", -"Non , arrêtez-vous et laissez moi là , c'est parfait ! ". Elle lui tend un billet craquant ,

flambant neuf : -"Vous pouvez garder la monnaie . Au-revoir monsieur et merci pour la course , merci pour tout !... ". Longeant les quais , elle rentre à petits pas dans le jour qui se lève .

 

 

 

 

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 17:32

 

Versets Oniriques - 10

 

 21 Septembre 21H00 (Réminiscence) 

 

Pùerto Diàz , à peine un point sur la carte ..., dans cette région , le soleil tape dur ,  très dur : en fait , il cogne et  ça vous assomme . Une ancienne piste espagnole d'outre-atlantique relie la montagne à la mer en traversant le pays des hauts-plateaux ,  d'un bout à l'autre . Le jour : canicule , la nuit , le  froid  'cimente' les corps . À Pùerto , là où je vis , les baraques s'étalent anarchiquement jusqu'au remblais  de terre sur la bute surélevée , baptisée pompeusement 'Route Nationale 231'. Ici la modernité se cantonne à un changement de noms . Toutes les institutions officielles , sauf l'église , sont regroupées dans une seule bâtisse en bric rouge , parée de colonnades de bois sur trois étages . La plupart du temps,  le bâtiment tient plutôt  lieu d'épicerie-bar-hôtel , exceptionnellement de mairie ou de poste selon le calendrier en vigueur . De toute façon , la plupart des gens du coin sont analphabètes et ça ne dérange personne . Au centre de la salle principale trône un ventilateur  antédiluvien dont les pâles brassent continuellement la poussière , beaucoup de poussière . 

Les aisselles moites s'accordent avec elle à la perfection . Elle imbibe les maillots de corps jusqu'à la dernière fibre... . Les rares camions sillonnant la piste en soulève un peu plus . Dehors , aussi loin que porte le regard , on ne trouve que collines broussailleuses aux arbustes défraîchis .  D'ailleurs ,  cette brousaille sauvage n'a rien à envier aux palmiers miteux replantés par décence le long de la "Plazà-Central" grâce aux subsides accordés par un généreux gouvernement provisoire .

 Voilà pour le décor .

En faisant les comptes , j'en arrivai presque à deux mois , deux mois déjà qu'elle m'avait "planté" là .

Une fille intelligente Lizbeth...., elle aimait l'argent , les voyages , la fête , s'amuser quoi !... .

Quand ça avait commencé à tourner court question fric  et probabilités question avenir , elle s'était fait la malle  avec nos dernières devises..., consternant . Je devais être plein de poussières moi aussi 

Pour faire face à la pénurie , j'avais accepté un boulot sous-payé d'homme à tout faire chez le 'parrain' du coin , Don Diego De Càlaves . En train de balayer la salle , je contemplais un cafard balayant lui aussi mais avec ses antennes . Il avait sur moi l'avantage d'une longue expérience... .

Ses frères à lui ,  pullulaient autant sous les matelas dans les étages que dans les gamelles plates en fer-blanc éparses sur les tables ,  ou à même le plancher avec les haricots et leur sauce en prime .

Je suspendis  ma méditation empirique  sur les us et coutumes des blattes pour me servir un verre de "quatre-vingt-dix degrés": le seul alcool "possible" de ce trou à rats qui ne fût pas dégueulasse... ;

ici , je devenais humble , aussi , j'avalais le breuvage d'un trait , sans tousser , question de culture .

À propos de pensées , Lizbeth n'arrêtait pas de trotter dans ma tête sans que je l'y invite , ça devenait 

dangereux  toutes ces images de nos corps mélangées à la chaleur locale : j'avais trop envie d'une femme , elle au début et n'importe laquelle à présent... . J'avais envie de mettre les doigts dans un sexe féminin et de les porter à ma bouche , envie de respirer ses effluves , goûter encore à la peau de 'Beth'; Elle adorait tout ça , elle le vivait comme une preuve de mon amour .....je me souviens .

Elle disait souvent lors de nos préliminaires : - << Lèche moi , allez lèche , lèche et régale toi .... . Je suis ton nectar..., ton  essence rare , imbibe toi....>> . Elle murmurait à mon oreille , alors je m'appliquai  et je m'imbibai , je m'imbibai....: elle m'avait rendu "accroc" à son désir comme un coup de gnôle vous monte à la tête . 

Ma journée finissait , j'avais mis à tremper une dizaine de verres dans un bassine d'eau grasse , donné un coup de torchon sur les tables de cette bauge , chassé les mouches d'un revers de mains futile et enfin , remplis à ras bords une tasse d'alcool de maïs pour secouer ma flemme . Après ,

j'étais sorti en 'piquant' directement sur les collines pour voir le couché de soleil . Avec de l'imagination et l'ivresse aidant je me croyais presque au pays , c'est alors que que je l'avais rencontré : - "Hé , Signor , Signor ....., hola  'gringo-francés'......" ; je me suis retourné :m'entendre appeler 'Monsieur' dans un endroit pareil , même en espagnol , me semblait en soi une aberration .

Elle était là , bien campée sur ses jambes écartées , se tenant fièrement debout , à quelques mètres derrière moi . Les lèvres rouges ,  entrouvertes , des dents d' une blancheur  'éclatante' , sensuelle , elle palpitait en quelque sorte... . Elle portait une simple robe de toile bon marché descendant jusqu'à ses pieds nus . Ses épaules et ses bras semblaient s'accommoder à l'ardeur du climat autant que le vert à ses paupières fardées :-"Viens voir comme je suis douce et ma bouche est docile..."

Elle devait avoir quoi ?... , dans les douze où treize ans peut-être  ! . Un regard sans âge dénotait d'avec son corps à peine pubère :'une-presque-môme' , je la suivais . 

M'entraînant un peu plus loin à l'abris d'éventuelles indiscrétions , elle se colla à moi  me déposant sur le menton un baiser d'une délicatesse infinie . Oui j'en avait honte ! , mais je bandais pour elle... .

Reculant légèrement , elle me tendit  une main aux ongles rongés où je déposai les quelques billets froissés en ma possession : une fortune pour elle . Son sourire s'élargît , elle glissa l'argent dans l'échancrure de son corsage m'attira contre elle et me 'débraguetta' . Prenant mon membre en érection entre les doigts d'une main , de l'autre , elle effleurait avec une légèreté calculée mes testicules boursouflés donnant à ma respiration un rythme saccadé proche d'un râle : je sentais que j'allais venir ... ; Tout d'un coup , quelque chose craqua dans ma tête : je me fît violence . J'arrêtai ses doigts agiles en mouvement , écartant sa paume de mon sexe tétanisé , j'éjaculai dans l'air un fiasco d'étincelles blanches  . C'était fini ..., je rangeai mon 'engin' à l'endroit qu'il n'aurait jamais dû quitter .

Je m' inclinai vers elle , saisissant ses bras une fraction de secondes , je baisai ses poignets .

J'avais brusquement fait demi-tour m'éloignant à grandes foulées: tout m'écœurait  , moi surtout .

J'ai accéléré la pas , elle m'a rattrapé en courant se maintenant à ma hauteur à forces de longues enjambées . Elle a agrippé la toile de mon pantalon , j'ai stoppé net . Elle a incliné la tête d'un air perplexe en me dévisageant :-" Je te plais plus Signor-Francés...?! ", je n'ai pas pu répondre , le chat dans ma gorge ne voulait pas sortir . Elle m'a souri , un vrai sourire cette fois , accompagné d'un voile 

dans ses yeux , une lueur moqueuse un peu triste puis elle a ajouté :-"T'es vraiment gentil ..., pour toi c'est gratuit si tu veux...!".

Je me suis libéré de son emprise en lui tournant le dos et j'ai fuis .

En marchant , une idée saugrenue a pulsé dans mon neurone : Lizbeth à son âge m'aurait offert une grenadine , le lot de consolation . Plus la distance entre elle et moi s'accroissait  , plus j'entendais son rire raisonner dans ma tête . 

M'affalant sur les marches de bois de la cahute la plus proche , j'ai repris mon souffle . Je me suis alors juré que si l'envie 'taraudante' de retourné voir cette 'gamine' s'inscrivait encore dans mon ventre , J'imaginerai 'Beth' me posant la question :

-" Ta grenadine , avec ou sans glaçons ?!...." .

 

 

 

 

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 16:15

Versets Oniriques - 9

 

 4 Août 15H00  (De La Neige Sur Les Bas - 'Nous')

 

Elle déhanche sa croupe dans un flot d'impudeur , libre de toutes entraves à présent que les liens sont relâchés ; Sa cheville fine à la peau mordorée prolonge allègrement l'élégance d'un pied aux ongles peints dans une sandale lacée de cuir vernie . Je lui flatte son intimité de mes doigts agiles tandis que mes lèvres caressent onctueusement la courbe de ses seins ; Ma langue s'attarde sur leurs boutons d'amour , ma gorge en aspire le suc avec délice ; Elle ne veut pas venir , pas comme ça !...... . Encore maîtresse de ses sens , elle voudrait choisir le moment . Je le sais, je le sens , Je m'en moque . Je la taquine et d'un dernier mouvement du bassin  ,

 je m 'insinue en elle au plus profond . Je l'a prend toute entière , goulûment pendant qu'elle geint et continue de jouir presque au seuil de la douleur : on demanderait grâce . J'ouvre les yeux , les paupières gonflées par trop de sommeil , encore ce rêve.... . Mal réveillé , je m'assois sur le rebord matelassé les jambes pendantes , me passe la main sur le visage comme pour en extraire les restes de ma nuit . Je contemple la pair de bas qu'elle a laissé traîner sur le montant du lit la veille de son départ : elle ne reviendra plus . Une rupture définitive se consomme avec aridité . Je me sens aussi fragile dans mes sentiments que les caresses intimes de ma femme sur mon corps dans son désir de "Nous", comme tout homme  je suppose...mais çà , c'était avant..... .

 Je veux dire avant qu'elle ne s'en aille , qu'elle abandonne la partie faute de perspectives : on ne vit qu'une fois n'est-ce pas ? ; Son absence me hante , elle me laisse pantelant sur le versant escarpé de mon amour : ce mélange d'émotions , d'envies inavouables , de secrètes espérances tortueuses ,  coincées au fond ma gorge tel un épis de maïs  que j'appelle 'Solitude'. Plus tard , bien plus tard , elle me hantera encore , je le sais déjà , je l'accepte : il n'y a pas d'autre choix... . Son absence passera peut-être... . Je me lève , passe dans la salle de bain , vais au lavabo , frotte mon sexe contre la faïence à travers la toile de mon pyjama  jusqu'à la venue d'une érection douloureuse qu'elle ne consommera pas . Quand tout est rentré dans l'ordre , presque tout , je prends  le bâton de rouge à lèvres qu'elle a oublié sur la tablette en bois de la salle d'eau , le décapsule puis trace son nom en lettres de feu visqueux sur le miroir qui me fait face : le nom d'une femme aux bas chromés en armure à talons . Bizarrement , je n'ai plus le goût de la chasse.... ; Je serai  donc sans doute , désormais , un gibier pour toutes celles qui passent , traversent ma vie et veulent bien s'arrêter . J'ai changé de camp sans m'en apercevoir, je serai toujours fidèle à la dernière rencontrée.... . Je me dirige vers la fenêtre , attrape en passant les clefs de cette maison traînant sur la table et les balance violemment  vers le ciel : à quoi servent des portes ?! . Je m'habille rapidement , je vais faire un tour en ville . Je ne supporte plus ces murs , ils m'encombrent avec leur mémoire toute fraîche , leur impartialité... . Ils me triturent les nerfs , leur silence m'écorche, je les hais ... . Je me sauve : je ne sais que faire de ces ruines en devenir , à part des cimetières où flâner les dimanches .

Je sort les mains dans les poches , mon coeur voudrait se calciner au soleil dans la canicule ravageuse de ce foutu été , qu'il n'y ait plus rien à brûler . Il fait tiède , l'affligeante banalité de ce temps hors saisons contrarie ma peine . Je ramasse un caillou dans l'allée  et le lance sur le chien du voisin attaché à sa longe : les anges eux-même parfois font des choses terrestres .....; 

Je porte la main à la poche intérieure de ma veste et en retire une lettre que je lui avait écrite  après sa première nuit dans mes bras . Le papier est brillant à cause de l'usure . Je l'ouvre malgré moi . La feuille se morcelle  un peu plus avec  mes rêves froissés livrées à tous les vents ,  s'envolant malgré eux , existant malgré  elle.... ;

 

-"L'amour de vôtre regard est plus loin , me disiez vous ,

   que votre aujourd'hui .

   Entre avec moi obscure ,

   Accepte par la brèche

   Ton cri de faim .

   Seul le consentement donne accès ."

 

   Es-tu

         L'émoi des rennes en mes pensées

         Remuant la neige pour y brouter ,

                                                    l'inexplicable

 

   Es-tu

         Ces pas de sauvagine en ma mémoire

         Fouillant le givre pour y cueillir

                                                   l'inaltérable

 

   Es-tu

         Perce-coeur en ma saison 

         Ma revenante d'outre-futur .

         Les anges , 

         Leurs mains ne sont pas manuelles ." 

                                                                                                                                                                   Cliche-2012-06-28-18-59-46.jpg                                                                                                                                                                

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 16:00

Versets Oniriques-8

 

14 Juillet 21H00 (Arlésienne -'Elle')

 

Je venais d'arriver à Paris . Je fuyais un coin de brume où le goémon dispute au varèche , quelques  fées  dansant sur les  landes désertes ,  sous le regard guoguenard  de pierres  païennes ; J arrivais en terre inconnue me promettant  l' aventure . Le salaud que j' aimais m'avait quittée  pour une autre .  Si mon coeur avait la gueule d'une loque humide...qu'importe , j'en avais vu d'autres , je survivrais.... .   Je  pouvais enfin secouer ma vie , rompre avec une trop longue habitude : celle d'être aimée pour soi... . Les larmes , ça n'attire personne , comme  disait grand-mère dans sa cuisine , en me préparant une tasse de café bien noir tandis que je reniflais dans mon mouchoir  et qu'elle me transmettait un avis éclairé sur la question :-" il te reviendra bien un jour si vraiment c'est ton âme-soeur...... , en ce cas , ils reviennent  presque toujours...les hommes , en attendant amuse toi ma douce , profites , tu veux tout de même pas finir vieille fille comme ta tante Henriette , hein ?! ". Y'a pas à dire , elle savait s'y prendre pour vous remonter le moral grand mère , avec ses trois divorces , ses sept enfants , ses  arrières -petits-fils et fillettes et son Jacques-Émile qui lui tournait autour malgré son âge avancé . J'avais donc mis le cap sur la ville lumière pour en découdre , sans regrets .

Un soir , lasse  de trop de coucheries sans lendemain , je sortis rôder par les rues tentant de d'exorciser mes erzats  d'amour . Assise , haute perchée sur le tabouret d'une discothèque en vogue ,la jambe gainée de bas de soie , tendue à rompre , je sirotais mes bulles : gin-fizz - tequila , faut c'qui faut . Un type genre 'latino-mystère' chaloupa vers moi... .  

Ma faim reconnut d'instinct , une proie pour ma soif de sexe   : le genre dragueur- beau-gosse façon kleneex . Je  laissais venir.....  la curiosité , c'est mon point faible . Si l'envie se présentait et qu'il me fasse rire , j'étais preneuse .... : la bagatelle quand on contrôle , ça a des avantages .  Il était séduisant....:  verbe haut  , regard pénétrant , bien fait de sa personne . Au bout d'un moment , passé le baratin d'usage , sa  main s'égara sur le galbe de ma cheville   remontant lentement vers l'arrondi de mes genoux croisés : peau brune sur ton gris-souris ... . Je me rebiffais pour la forme: " vous me touchez je crois...qui vous dit que j'aimais les caresses ....?",  comprendé ! . Ma voix légèrement cassante  figea son geste  un peu plus haut sur le début de mes  cuisses . J'avais la situation en main , ça devenait drôle.... . Il n'osait plus bouger s , es doigts gardant sa paume à la chaleur de ma peau . Je me levais  et lui sortis le grand jeu :  trois pas de danse avec lui ,mes ongles effleurant sa nuque sans la musique , juste mon corps collé au  sien: le début d'un flirt... .

Par la suite ,  On se revit  deux où trois fois , toujours en public , toujours au même endroit dans cette   atmosphère saturée de musiques et de vapeurs d'alcool , de bruissement d' étoffes et de volutes de fumée .

Nôtre relation  prenait peu à peu  un tour plus enjoué , poivrée par le silence des lèvres qui se cherchent , des langueurs qui s'émeuvent....mais il s'attendait trop  à ce que j' offre  ce quelque chose de moi plus conséquent encore que la folie des draps moites de les chambres d'hôtels . Je l'avais subjugué , je me rendait  inaccessible , un peu moins disponible histoire de voir ce qu'il me voulait vraiment , à part le cul . Ensemble , nous rejouillons  la fable de la mangouste et du serpent : je voulais  à tout prix le séduire sans cesser de plaire aux autres hommes, lui , il désirait m'accaparer toute entière . Rassurée sur moi même , je finis par m'ennuyer...: je me lassais de nos joutes érotiques , prenant conscience avec acuité qu'à travers lui , j' avais besoin d'un autre , un autre  que je définissais comme mon" inaltérable" : un alter-égo...malgré moi , un miroir de moi même  qui   s'essayait sans doute  à d'autres bras tandis que je déclinais un peu plus chaque soir avec , planquée au fond de moi , l'inavouable espérance puérile de sa venue...... qu'est-ce que je pouvais être conne ... ! . Lui , blessé par cette âpre mise à distance , fît , de me suivre pas à pas ,  son obsession . Jour après jour , Il s'enhardit à dénicher mon adresse , à me submerger de lettre , à me saturer d'appels téléphoniques ..... je prîs peur  .

 La mangouste sous-estime parfois la vélocité du serpent dans leur ballet mortel . J' emménageais  provisoirement chez une amie , le temps de calmer le jeux , en vain . Comme par enchantement simple , il reniflait mon odeur dans le vent de la ville Je l'aperçu plusieurs fois à la sortie du métro lorsque je quittais  mon travail , le voyant s'engouffrer  précipitamment  dans les escaliers chaque fois que je tentais de l'approcher , un calvaire . Enfin aux petites heures d'un dimanche falot , il sonna à l'interphone . Je devais de l'affronter , malgré ma crainte , pour en finir . Je traversais le pavé d'une courre intérieure pour  lui ouvrir les vantaux de la lourde porte en bois du bas de mon immeuble , il surgit alors de l'ombre du porche  tel un diable à ressorts de sa boîte . Il me plaqua une main sur ma bouche , m'attira sous une voûte , me gifla à la volée , me déchira ma robe  , m' arracha mes dessous....; effrayée  , pantelante , je m'attendais au pire : qui pouvait donc empêcher ce colosse furieux de mener à bien sa besogne ! ....?

Est-ce de me voir  immobile , livrée à son ardeur ? ou bien est-ce mon regard de cheval fou comme traqué.... , cerné par les loups, exprimant l'horreur de mon impuissance....qui sauvèrent mon honneur ..?! . Il suspendit son acte , foulant de ses semelles mes vêtements épars à même le sol .

Il me toisa de bas en haut , de haut en bas , le regard méprisant , contemplant l'étalage de ma chair nue offerte à la vindicte d'une populace imaginaire , furieusement concupiscente . Sans un mot , avec au coin des lèvres un rictus de papillon mort , il fît demi-tour puis s'éloigna à grandes enjambés , me laissant seule face au vide vertigineux de mes émois  : je tremblais mais j'étais sauve .

Peu à peu , les choses rentrèrent dans l'ordre , les acteurs dans leurs rôles et les jours dans leur quotidien .

De lui , plus aucune nouvelles  , je n'en entendais plus  parler . Je  gardais néanmoins Les lettres 

qu'il m' avait envoyé  pour on ne sait qu'elle usage à défaut de réponses tangibles à mon questionnement intérieur ......; 

Dans l'une de ses missives  , il m' avait écrit avec un feutre rouge sur le haut d'une page:

 "Sur cette feuille blanche immaculée , les traces de sang qui s'égoutte sont bien celle d'une blessure" puis en dessous à l'encre noire  :

-"Dés le début , on sait que l'on va laisser une part de sa peau dans la partie , point de suspense puéri , tout est joué , le catafalque est dressé.....mais , persistera toujours en moi , une vieille tendresse adolescente pour les cocus  de l'Éden.....et un parti pris absolu pour les fractures , tout cela formant le lot naturel des hommes de la ligne droite ; la musique de notre squelette , si raclé soit-il, me surprendra toujours . Vous avez lu Rilke ?: "Sait-on jamais pourquoi l'on pleure ."

Quand j'étais petit , je détestais tout ; Je haïssais mon père , un gros brun à moustaches exhalant  la sueur et le tabac de pipe ranci .Il travaillait dans l'administration des parcs à bétail et rentrait ses vêtements imprégnés de la peur des bestiaux .Il racontait des plaisanteries où l'on égorgeait des moutons , des taureaux et des porcs . J'ai toujours exécré depuis , la vue et l'odeur du sang . La première fois que je vous ai vu , j'ai compris que je ne rêvais pas : par contraste , votre présence me le confirmait . Ma vieille vie , à l'image de cette ville,était aussi dépravée et misérable que mon histoire . J'ai su que sans vous,désormais , il ne me resterait plus que' l'ivresse ', la musique et l'alcool : les antichambres de ma mort qu'il m'est difficile d'oublier sans votre aide . Vous bousculez mes émotions , vous êtes sans doute de celles qui réussissent tout ce qu'elles entreprennent... ; Entreprenez-moi donc ! , de crainte que je ne vous y contraigne , poussé par l'éprouvante et libératrice intensité de vie qui s'attache à votre personne . Vous me jugerez plus tard , pour l'heure, je vous attends ."

Lorsque je les avait relues , je m'étais dit  qu'il faudrait brûler toutes ces lettres et puis aussi toutes les photos de moi dans la boîte à chaussures et que ça n'y changerait rien : la mémoire ne brûle pas , elle reste vierge et les souvenirs s'enfuient ou me consument ....... mais je suis guérie à présent  , un peu grâce à lui : je n'attends plus rien de personne , enfin...je crois .

 

 

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 17:50

 Versets Oniriques 7

 

13 Juin  22H00 (Air De Sortie)

 

La pluie martelait les vitres depuis des heures.... .   Il y a des moments où le temps s' échappe de lui même ,   nous relativise . Je roulai  à "l'aveuglette"  , phares allumés , pas à pas sous l'éclaboussante discorde du ciel... . J'avais raté la sortie vers Le centre-ville et au lieu d'emprunter le 'circulaire' , je m'étais égaré dans les méandres d'un nouvel embranchement d'autoroute que j'avais suivi sans chercher à comprendre ; J'étais fatigué , je m'étais fait viré la veille . Mon compte en banque flirtait avec le rouge , tandis que ma "chienne de vie" semblait s'inspirer d'un scénario de série 'Z' où un cafard mélancolique tombe raide amoureux d'une punaise en rut...  . A présent , l'obscurité filandreuse des nuages  parcourait la nuit en célébrant la mousson . J'avisai tant bien mal un panneau de dérivation : "Sortie Nationale 141 - Relais Vauveix 27 kilomètres " . Mon véhicule fît une légère embardée . Je rétrogradai , patinai un instant sur la nappe  phréatique alsphateuse et embraya finalement en direction de cette terre promise . J'avançai à présent entre deux colonnes de sapins , tous feux allumés , pour distinguer la route à travers un  rideau liquide digne d'un Cap-hornier . Les essuies- glaces caracolaient joyeusement dans une inutilité crasse . J'avais ouvert la vitre , dégoulinant d'optimisme  à en revendre... . Je me tordais le cou dans l'espoir de distinguer une lueur salvatrice.... . Le destin sembla sourire à la mansuétude : un énorme panneau surmonté d'une rampe de projecteurs éperonna les flancs de la nuit : " Essence -restauration-cafétariat-chambres d'hôtes" 250 m" Vauveix- Relais des Pins " . J'appuyai sur le champignon malgré moi , mal m'en prît , les pneus se dérobèrent à la tâche et la voiture zigzaguante entama un long dérapage circulaire .

 je calai au milieu  de nul part . Tour de clefs , accélérateur , répétition monotone, toussotements , vrombissements ,démarrage enfin......et toujours ce martèlement  incessant des gouttes d'eau qui explosent sur la carrosserie  , fustigent le capot avec une lassitude en vrac . J'avais l'impression d'être laminé de l'intérieur , la cervelle gélatineuse , le geste indécis et un goût de mélancolie" sur-canapé"-dans l'arrière gorge ; Heureusement , l'établissement était ouvert ; On sentait que la saison touristique battait son plein : les places  de stationnement avait des allures de 'parking-témoin' un jour de Kermesse pastorale.... .

 Je me garai . Une enseigne au néon indiquait 'Chambres à la journée -tarifs dégressifs location à la semaines' . Deux où trois lampadaires vérolés éclairaient la façade du bâtiment en 'L' et devant les pompes à essence , une guirlande d'ampoules multicolores balançaient une aura diffuse sur la pancarte en fer blanc : "Ouvert dans la journée". On sentait bien que l'endroit avait eu son heure de gloire... . J'ouvris la boîte à gants à la recherche de cigarettes , par chance , j'arrivai à mettre la main sur les restes d'un paquet de 'lucky-strike' souples à demi-défraîchies mais encore' consumables' . J'allais pouvoir m'en griller une pépère : un vrai goût de paradis de la où j'en étais.... . Par chance l'allume-cigare' fonctionnait , j'aspirai fébrilement  la première bouffée , rejetai un bout de lobe pulmonaire par les narines , coupai le contact et laissai mes paupières faire leur vie .....; Lorsque je m'éveillai , l'averse déballonnait le ciel de ses nuées , recomposant , à travers les rigoles sur les vitres , une architecture de formes inhumaines . Un éclair blanc s'incrusta dans ma rétine : une énorme bentley Mulsanne surgit de la nuit se rangeant à ma hauteur... . Rien ne se passa pendant un bon moment , puis les lumières du monstre vacillèrent , s'éteignirent...; À part le  tambourinement   liquide ce fût le silence . Intrigué , malgré mes courbatures , mes points noirs sur la rétine et un harassement quasi-endémique , j'observai ce bolide de la géhenne avec toute l'attention dont j'étais encore capable ;.L'improbable choisît cet instant pour se révéler à l'insignifiance de mon état : la portière s'ouvrit sur une paire de jambes d'un kilomètre de long dignes d'un alexandrin , chaussées d'escarpins noirs-vernis à talons hauts . La 'Créature' effleura le gravier de ses semelles stylisées plus qu'elle ne le frôla puis se mis en mouvement en lentes ondulations régulières , sinueuse au travers de l'ondée , s'avançant  vers moi . Au fur et à mesure qu'elle louvoyait , sa silhouette se précisait : une longue chevelure brune , peut-être châtain balayant ses épaules sur le col d'un imperméable de cuir anthracite ,  ouvert sur une robe rouge , et un visage d'une beauté au pacte scellé dans un grimoire en lettres écarlates , j'en suffoquai..... .

Elle ouvrit la portière , s'assît à mes côtés , plongea son regard droit dans mes yeux sans sourciller en claquant la porte derrière elle , : -" Vous êtes coi ?...." , aucun sons ne franchît mes lèvres , une carpe au fond d'un aquarium dans les filets de la sirène , voilà ce qu'elle faisait de moi , autant dire un calamar au rayon surgelé figé dans la nasse tentaculaire du Kraken... .Elle tourna la clef , le moteur vrombit , elle poussa à fond la ventilation , la manette à droite toute vers la position 'Hot'  réchauffant  l'habitacle , elle me scrutait .   Sans même le savoir ,  j'étais incapable d'être  autre chose que subjugué :   sa vision vrillait mon nerf optique envoyant des signaux  jusqu'à la base des reins  . Je me noyai dans ses effluves : l'odeur  de la pluie sur sa peau , un peu d'essence de Guerlain dans  sa transpiration dû à la brusque montée de température... . 

J'avais l'étrange sensation d'avoir été mis à bas dans ce monde uniquement pour que cet instant existe puis de l'avoir occulté.... . Je la buvais par tous mes pores malgré moi et l'obnubilante rengaine de la pluie se muait en un tremblement sur les feuilles des  arbres comme sur mes lèvres frémissantes . Elle ouvrît la boîte à gants puis la referma d'un geste vif . Je remarquai ses longs doigts fins ,  ses ongles oranges vermillons soigneusement polis , et sa peau "terre de sienne" légèrement mordorée , sous l'éclairage du plafonnier qu'elle venait d'allumer puis d'éteindre aussitôt , le temps d' une cigarette saisie au vol dans mon paquet rejeté nonchalamment  sur le tableau de bord .La flamme d'un briquet scintilla un instant puis il disparu dans sa poche . Elle  pencha la tête en arrière avec un jolie rire de gorge espiègle la courbe  de son visage  ainsi rehaussé par les mèches folles battant doucement sur ses tempes . Un rond de fumée d'un ovale délicat s'échappa d'entre ses lèvres . Elle s'inclina  vers moi ,  son effluve intime subjugua mes narines . Elle portait seulement des bas .... . Fiévreux je m'agenouillai tant bien que mal et collai voracement mon visage à son jardin de joie pour m'en rassasier .

 Je l'entendis  haleter au fur et à mesure que j'inspirai sa nacre . Elle eût un spasme , me força à relever la tête et je vis des larmes rouler sur ses joues , pourtant elle souriait . Mes bras enserraient voracement ses cuisses , ses genoux calés sur mes épaules , sa chair frémissante me pressait les tempes . Mes oreilles bourdonnaient , froissées par le frottement lanscinant de sa peau suave . Je senti qu'elle enlevai un escarpin et bientôt ses orteils palpèrent  délicatement ma turgescence à travers la toile épaisse de mon Blue-jean  puis la plante de son pied épousa la forme de mon membre l'agaçant impunément pour mon plus grand plaisir . Elle me repoussa brusquement :-"Je n'en peux plus , assieds-toi sur ton siège ! , vite..." , j'obtempérai à son injonction : ses ordres étaient tout soudainement  l'univers hors duquel trônait un espace hostile  et glacé sans rémission pour l'âme.... .

 Elle ôta prestement son imperméable qu'elle envoya valser à l'arrière par dessus son épaule , puis elle souleva le bas de sa robe faisant rouler le tissus jusqu'au dessus de ses seins dévoilant une petite culotte de dentelle couleur beige- camaïeu aux arabesques multiples parsemées de fleurs stylisées . Elle dégrafa son soutien-gorge d'une main , l'autre laissant son dessous le plus intime à ses pied . Pour finir , il ne lui resta plus que les bas , le reste de sa garde de robe s'étant pris de sympathie pour son imper sur la banquette arrière . Elle poussa un grognement de satisfaction et ses doigts fébriles s'attaquèrent consciencieusement à ma boucle de ceinturon et au dépeçage de ma braguette pour en libérer dans sa paume mon 'sidéroxilon'(arbre d'Afrique de l'ouest poussant aux abords de la brousse) dont elle amplifia considérablement l'épaisseur du tronc par une pression continue et rythmique de haut en bas dans un' va et viens' régulier . 

Me sentant gémir , elle me jugea 'à point' . Satisfaite , un sourire carnassier épanoui à ses lèvres ourlées , tel celui du chat d'Alice flottant dans l'air .... . Elle me chevaucha à califourchon  en s'agrippant aux poignets du plafond ses fesses sur le volant . Elle se laissa alors descendre lentement sur moi jusqu'à ce que son sexe humide , brûlant , affleure au mien pour qu'elle s'y empale et qu'elle m'engouffre dans son ventre , m'absorbant  aux tréfonds  de ses splendeurs charnelles , ce creusé alchimiques d'où naissent et meurent les étoiles du plaisir : les comètes de l'orgasme . Je léchais et suçais ses mamelons ocres-terre-de-sienne aux aréoles épanouies tandis que ma salive

coulait entre ses seins orgiaques en une longue traînée dégoulinante d'amour jusqu'à son pubis . Elle oscillait d'avant en arrière avec son bassin cambré et ses hanches vibrant autour de moi en un lent tournoiement circulaire d'une gymnaste  experte en Hula-Hoop . Ses doigts couvrait mon visage , son pouce à présent profondément enfoncé dans ma bouche , elle entourait aussi ma nuque de ses phalanges qu'elles avait longues à la manière d'un nouveau -né . Comme nous gémissions de concert dans une apogée de jouissance brute , nous avons hurlé ensemble nôtre fougue , toute sensualité décuplée . En vérité , à ce moment précis , nous volions dans l'espace .

Tout doucement , soudés l'un à l'autre par nos membres , collés par nos chairs en sueur , le souffle rauque , nous redescendîmes  échappant à l'extase .... .

 Elle m'embrassa doucement sur les yeux , je lui plaisait je croîs ... .

Nous nous défîmes insidieusement l'un de l'autre puis elle se rhabilla . Avant de partir , elle griffonna un numéro de téléphone à l'aide de son  bâton de rouge à lèvre sur le papier aluminium du paquet de cigarette presque vide.

Elle ajouta d'un air détaché :-"Mon Mari est quelque part dans une de ses chambres ." , je n'ai pas jugé bon de lui demander s'il était seul.....; Elle dît encore :-" Quand vous m'appellerez  , ce ne saura peut-être pas moi qui vous répondrai mais çà n'as pas d'importance ...: c'est une petite maison en bord de mer qui domine la falaise , j'y viens rarement mais j'aimerai y vivre à présent...., alors , dîtes simplement que vous arrivez , la personne saura quoi faire et qui sait , ce sera peut-être vôtre jour de chance.... !" .Elle ouvrît la portière et s'éloigna dans la nuit finissante sans la refermer . J'écoutais longuement le bruit de son pas décroissant sur le gravier ....dehors la pluie avait enfin cessé et j'avais aussi pour la première fois depuis longtemps , peut-être. un endroit où aller .

 

 

 

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 16:40

Versets Oniriques 6

 

 17 Mai 11H30  (Expiation) 

 

Il ne sait plus pourquoi il est là , ni depuis combien de temps , d'heures , de secondes , de mois ,  de minutes....;

Combien de jours ? il n'en sait plus rien , il ne sait rien ..... .

Il est dans une cave , une cave en rotonde et demi-lune , massive voûtée , aux murs épais , de la pierre de taille , sûrement . Il est comme enchâssé  dans un écrin abject dont le fermoir se constitue de bois noir , opaque, rehaussé d'imposantes ferrures ; Il a bien essayé de forcer ce geôlier minéral qui clôt l'espace de sa prison , rien n'y fait :il ne peut pas sortir , il n'y a pas d'autres issues , pas même le soupirail qui lui octroie le jour à travers ses barreaux de 

rouille donnant sur la ruelle , trop haut et puis pas d'outils , alors pas de fuite possible ;

Le mobilier est sommaire : une table basse , deux chaises en paille tressée , un coffre pour les vêtements , un lit de camp 

en toile et une armoire pour la literie : le reste de ses effets ...., cela suffit . Bizarrement , l'armoire est peinte en bleu-pétrole ,il en porte la clef accrochée à son cou à un lacet du même teint : pratique en cas d'oubli mais hélas pas d'autres trousseaux à sa disposition pour tout son territoire  : cet espace de fer, de bois , de pierre , de métal : pas de chair, à part la sienne .   

Il ne peut parler , il produit des sons , des  borborygmes , on lui a tranché la langue , ôté sa verve , son outil  de prédilection , 

entre autre ....,  avec lequel il séduisait les' Belles ' et s'amusait ensuite.....; L'une d'elles n'a pas dû apprécier .

En adossant la table aux parois , les chaises dessus , lui en équilibre précaire , les orteils enserrant leurs dossiers ,il arrive à s'étirer de tout son long , la tête appuyée au mur , les bras tendus à l'extrême , les mains arquées  vers l'extérieur au travers des barreaux . Cet exercice qu'il affectionne est d'une douce obsession dont il attend récompense : celle qui paraît au moment des beaux jours avec l'éclosion des envolées de femmes dans les rues....;

Il retrouve alors cette ancienne paix de lui même , cette délectation avide de leurs formes qu'il s'approprie , oublieux du reste

du monde : tout ce qui n'est pas 'elles' émane d'une vacuité prétentieuse  aussi ridicule qu'un orgueil mâle démesuré....;

Il regarde les pieds , les chevilles , les mollets , les cuisses , les fesses , les hanches , les reins , le ventre , le buste , les seins ,

les bras , les mains ,les épaules , le dos , la nuque  , la chevelure ,  le visage , les yeux , les sourcils , les paupières , 

le nez , la bouche , ah la bouche...! , les lèvres , le menton , les oreilles ...il les boit des prunelles en se tordant le cou....;

Il a tellement pratiqué l'exercice que la douleur lui tétanise les muscles à la base du crâne .

Il est obligé à présent de s'en tenir au bas de ses contemplations : leurs pas à 'elles' sur les graviers ..... ;

La face à peine levée vers  le ciel :  , ses globes exorbités s'attachent désormais à leurs pieds...: ce moindre mal de leurs beauté ; les pieds et les chevilles , pleins et déliés...: la courbe insolente d'une voûte plantaire , l'élancement  gracieux  d'un talon d'Achille , ces nervures extrêmes de leur fragilité apparente.....;

Il s'immerge désormais à temps plein dans cette sarabande pédestre où formes et tailles s'entremêlent  à l'infini toutes matières confondues , sanglées....: cuir , métal , feutre , daim , chevreau , soie , corde , lin , toile , plastique , dentelle , dentelle , dentelle , dentelle , dentelle  qui sort du bois .....: il est ivre .

Il préfère les sandales aux  escarpins dévoilant la peau nue : peau blanche , rose , ambrée , mâte , cuivrée , noire , laiteuse , café au lait , jaune-hâlé ,peau à tâches de rousseur , les sandales dévoilent  presque tout  et les orteils dansent avec ........;

Tout ces  ongles aussi , peints , vernis , natures....;    ces ongles naturellement lisses , parfois éraflés ,  striés , bombés  , cassés même.......;

Oui...! , ces ongles chevauchent des pieds grecs , caracolent avec le pied égyptien et fricotent encore avec tant d'autres qu'ils soient tordus , trapus , racés ... pourvu qu'ils s'harmonisent aux déhanchements de leurs maîtresses .....;

La nuit  , il rêve à des corps féminins inaccessibles que tout ses pieds lui suggèrent : Il s'endort sur leur pulpe qu'il étreint , qu'il lèche , qu'il suce , qu'il embrasse dans une adoration servile dont on veut bien lui faire l'aumône.

Sa fougue à s'abaisser sur le peut qu'on lui octroie  attise  la pitié , attire la cruauté méprisante de celle qui l'a réduit à son état  .

Elle l' observe à son insu  se délecte de ses frustrations en portant ses doigts humectés de salive sur ses lèvres, ses lèvres à 

elle...: sa souffrance l'apaise un peu du mal qu'elle a subi , souffrance et ignorance : les clefs de sa nouvelle adoration , à lui.

Certain soirs la tension est trop forte , la tentation du paroxysme sexuel l'assaille de tous côtés . Il se' défroque' à la hâte , s'allonge au sol ,  le corps brûlant , les yeux clos .

Il imagine  ces voûtes plantaires et ces talons , textures rugueuses , douces , le parcourant de haut en bas , de bas en haut encore et encore...jusqu'au jaillissement  frénétique de sa semence dans un cri de total abandon . 

Il  est  à l'affût  de ce qu'il devine.... , poisseux par avance d'une cheville inconnue dont l'écho raisonne   encore faiblement , un écho qu'il vénère..... , il attend.... .

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 16:44

Versets Oniriques 5

 

Vendredi 5 Avril 19H45 (Absence)

 

Si loin de ton pays......

Cette solitude se pavane ,  elle luit ; 

Un morceau d'écaille sur ton sexe lubrifié et cette écharde plantée dans mon orbite témoignent du joug de nos fantasmes .

La grande nuit se couche à présent sur la plaine  bercée par l'ombre des montagnes , là où tes cuisses se frottaient sur mon torse jusqu'à laisser un unique pilon dans ma tête et ton sexe , offert à mon éperon besogneux  dans ton calice fendu ,  mille fois léché et pénétré par une fougue abyssale .

L'orée de tes fesses , étoile de velours ocre savait aussi s'ouvrir pour m'extraire la semence en attisant mon ciel de tous tes horizons : tu devenais gigantesques.....;

Sur l'ocre sanguine du couchant des savanes , le grand soir chemine , il se superpose à ton visage là où de lointaines étoiles se consument .....;

c'est l'heure des lionnes et de l'harassement , l'heure des tambours et des mélopées...;

Je ne suis plus qu'un roi nègre dépourvu d'étendard , en exile de tes hanches .

Mon dos portera bientôt les stigmates à vif de l'absence de ta chair et j'implorerai les sorciers cruels d'une hideuse délivrance dont le sanglant trophée réside entretes jambes , oh Reine de Sabah..........;

 

 

 

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 18:50

Versets Oniriques 4

par Brice François-Mathenet  

 

mardi 12 Mars 0H00 (Paris-Londres-Rimbaud/Loreleï-After-Hours) 

 

L'incommensurable silence de l'aube charrie sa peine sans qu'elle ne puisse faire repousser sa prose .

Il l'embrassait amoureusement de son regard avide ,

Avant déjà , se perdant dans ses cils ;

Elle, jambes écartelées , ici et là-bas ,

Eaux et sang mêlés pressentant sa blessure . 

Lui , sanglé en l'air entre deux fleuves et une rivière ,

Aveugle aux sentiments sourds s'échappant d'entre les cuisses ;

Et tendu vers elle par l'obsédant désir du liquide laiteux .

Elle , joignant entre ses lèvres le goût du sel au fleuve , océan intime  suspendu entre ciel et terre :

Irrésistible à chacune de ses  approches .

Lui , sur le pont ne s'écoulant que vers l'écume de son ivresse .

A présent il va , marqué du sceau de son absente ... :

Il erre dans la ville comme un nouveau mort piétinant son cercueil ;

Il pleut, la boue charrie des fruits blettes d'un flot démesuré tandis qu'énigmatique, son exile ressemble à un sourire hagard figé sur son visage .

Son coeur est un caillot juteux arrivé à son terme

Et il balance deçi-delà

Son corps somnole entre trottoirs et rues

Londres est si froide en cette saison

Et Paris si loin de Loreleï

Alors , il n'avance plus

Il tangue seulement à la recherche d'un phare-présence dans la houle des passants

qu'aucuns des silencieux échos de l'absence ne semble réveiller

Et pour la première fois il il est vraiment seul

Seul avec elle penchée vers l'infini

 

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